Deux voyages. (Cendrars. Pessoa.)

Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France. Blaise Cendrars. 

Avec ce voyage imaginaire, son voyage le plus vrai, Cendras invente la confrontation d’un jeune homme au bruit et la fureur du monde moderne, à la violence de ses machines... de guerre. Lorsque l’adolescent répond à l’appel du départ, il n’emporte avec lui que des lectures d’enfance, son appétit du monde stimulé par les cartes de géographie et les beaux noms de villes et de pays qu’il s’enchante à égrener. En cours de route, il cherche à semer un passé auquel seule Jehanne le rattache encore. À l’appel du « mauvais poète » qui ne savait pas aller jusqu’au bout surgissent pour apaiser sa fringale des peintres (Chagall, Rousseau.), des musiciens (Beethoven, Moussorgski, Hugo Wolf.), des poètes (Apollinaire, Maeterlinck.) 

 « Si l’esprit humain a pu concevoir l’infini, c'est que la douleur du corps humain est également infinie et que l’horreur elle-même est illimitée et sans fond. » Cendrars.(J’ai tué 1918.)  

Un solitaire. La vie d’abord et avant tout. Il a le culte de la vie et de la vérité de la vie. Il a été jongleur, marchand de perles et contrebandier. Bourlinguer. Toujours en alerte. Mieux vaut être un vagabond.           

Poème Fernando Pessoa. 

Je le vois comme un voyage intime à travers l’histoire de sa vie. Ce n’est qu’après sa mort que l’on découvre son œuvre immense. « Je suis le gardeur de troupeau. Le troupeau ce sont mes pensées et mes pensées sont toutes des sensations. Je pense avec les yeux et avec les oreilles et avec les pieds et avec les mais et avec la bouche. Penser une fleur, c’est la voir et manger un fruit, c’est en savoir le sens. »                                                                                                                   

Le gardeur de troupeaux. Cet homme en quête de soi dont le nom signifie « personne. » Poète, avant-gardiste, provocateur, à la fois mystique et païen, considéré par certains comme le plus grand écrivain du XXème siècle.                                       Michel Bruzat.